Cette année, MAX Ottawa a eu le plaisir d’assister au SMASH (Sommet Montréalais d’Action pour la Santé des Hommes ayant des relations sexuelles ou amoureuses avec d’autres hommes) dans son édition 2021, organisée, en ligne, par RÉZO.
Après l’édition 2020, riche en informations, cette année, SMASH est de retour avec une programmation variée embrassant plusieurs disciplines.
Le sommet s’ouvre sur une présentation, donnée par nos collègues de chez Interligne et qui prend le temps d’expliquer différents concepts sociologiques ayant un impact sur la santé mentale et sexuelle des membres de nos communautés. Parmi les concepts visités, on retrouve le concept de cisnormativité, d’hétéronormativité et d’homophobie internalisée. Face à la question souvent posée au sein de notre communauté à savoir s’il est transphobe de refuser de dater une personne trans, un.e des participant.e.s au sommet a suggéré cet article (disponible seulement en anglais).
S’en est suivie une présentation sur les thérapies de conversion issue d’une étude menée par CBRC. Cette présentation insiste sur le fait que bannir et interdire les thérapies de conversion n’est qu’une partie du combat. Notons également que plusieurs des participant.e.s ayant subi des thérapies de conversion étaient membres de groupes religieux.
Lors de ce sommet, il a également été mentionné qu’un besoin d’éducation concernant le VIH demeure nécessaire pour lutter contre la stigmatisation. Les panélistes ont, par ailleurs, souligné un grand manque de confiance dans le système de santé de la part des personnes trans, immigrantes et/ou travailleur.se.s du sex. Les panélistes ont rapporté que les cliniques communautaires offrent les services les plus adaptés à la réalité des personnes.
Ce sommet a été marqué par des témoignages fort touchants comme celui qui a fait état de la difficulté du travail du sex et de l’invisibilisation des travailleurs du sex pendant la pandémie de COVID-19. On a également écouté avec un grand intérêt, un témoignage relatif à la dureté des conditions d’emprisonnement pour les membres de la communauté queer. Il a été question du choc subi lorsque l’arrestation de la personne se fait en même temps que son coming out. Il a été également question du sentiment d’insécurité par rapport à son identité et de la complexité de l’accès aux soins pour les personnes vivant avec le VIH et qui sont incarcérées. Ce témoignage a été fait dans le cadre d’une présentation relative à l’abolitionnisme et au projet de correspondance.
Enfin, plusieurs autres présentations très intéressantes se sont enchainées. Nous avons par exemple pu écouter différents conseils dans le cadre d’une approche de réduction des risques pour le sexting (délocaliser les photos, s’assurer de ne pas mettre de marqueurs susceptibles de nous identifier sur les photos, trouver de l’aide sur https://aidezmoisvp.ca/app/fr/).
Avant le mot de clôture, nous avons pu assister à la présentation du projet « Ça prend un village » d’Alexandre Fafard et de Jean-Sébastien Rousseau qui avaient déjà réalisé une superbe présentation lors de l’édition 2020 du SMASH. Le chercheur Maxim Gaudette a également exposé un travail relatif à l’impact de la COVID-19 sur les hommes qui font du chemsex ainsi qu’à la difficulté d’entrer en contact avec ces derniers dans le cadre de recherche ou de partage de ressources.
Comme chaque année, on sort grandi de ce partage de connaissances et d’empathie qui s’effectue grâce au SMASH. Je ne peux que remercier RÉZO pour l’organisation d’un tel sommet. Je tiens également à remercier les panélistes que je n’ai pas pu citer dans ce court blog post et qui nous ont donné.e.s de leur temps et de leur énergie.
Khaled Kchouk
Coordonnateur aux Communications