Récapitulation de SMASH 2020

Mon nom est Robin (pronoms il/lui) et j’en suis à ma première année de bénévolat pour Max Ottawa. J’ai eu la chance d’assister pour la première fois cette année, à l’édition 2020 de SMASH, le Sommet francophone sur l’action pour la santé des hommes GBTQ.

Pour ceux qui ne connaissent pas l’événement, SMASH est organisé par RÉZO, un organisme communautaire montréalais qui développe des services en lien avec la promotion de la santé globale des hommes (bi, gai, trans, queer) ayant des relations sexuelles avec des hommes (HARSAH) .

Manque d’information flagrante

En 2020, il est facile de croire que la lutte pour les droits LGBTQ au Canada est terminée depuis la légalisation du mariage entre conjoints de même sexe en 2005. Les conférences du Sommet SMASH ont dressé un portrait allant au delà de ces luttes judiciaires. Plusieurs enjeux sociaux cruciaux ont été présenté tel la stigmatisation des individus vivant avec le VIH, le racisme sexuel, l’addiction aux substances comme le crystal meth, l’accès aux services médicaux pour les individus trans, la biphobie et le taux de suicides dans la communauté. 

Toutefois, un thème semblait récurent dans toutes les présentations: la communauté GBTQ éprouve présentement un dangereux manque de communication. Et ce, nous pouvons l’observer à tous les niveaux, que ce soit entre nous au quotidien mais aussi avec les intervenants qui offrent des services de soutien. 

Un récent sondage québécois ayant été effectué auprès d’hommes séropositifs a démontré que 50% des répondants ont honte d’avoir le VIH. Une grande proportion de ce même groupe n’était pas familier avec la PreP, ou aux recherches démontrant qu’une charge virale indétectable est incapable de transmettre le VIH par voie sexuelle. Les services de désintoxication sont souvent axés sur les réalités des patients hétérosexuels, négligeant la place importante qu’occupe le chemsex au sein de notre communauté. 

Des incidents semblables ont été recueillis du côté des médecins spécialisés en affirmation sexuelle. Les membres de notre communauté qui sont à la recherche de ressources et de soutien ne devraient pas avoir à expliquer la différence entre identité et orientation sexuel à un professionnel du milieu. Dans certains cas plus extrêmes, certains spécialistes ont même carrément refusé un patient par manque de connaissance des identités non binaires.

Le manque de communication est encore plus senti chez les hommes bisexuels, HARSAH noirs ou chez les Autochtones,  car les intervenants sont ici confronté à l’absence totale de données empiriques. Dans un milieu aussi fragmenté que le nôtre, les efforts doivent aller au delà de la sensibilisation car nous sommes encore loin de bien cerner les enjeux particuliers de nos communautés les plus vulnérables. 

L’espoir dans les initiatives

Les problématiques mentionnées ci-haut ne sont pas complètement sans issus, puisque plusieurs initiatives ont déjà été mises en place. L’ONUSIDA a élaboré l’Indicateur de la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH, et compile présentement les résultats afin d’offrir du matériel éducatif pour éliminer les préjugés envers la population séropositive.

Max Ottawa et Le BRAS Outaouais ont lancé Equiptoi.ca, un site web offrant toute l’information sur la PrEP et la PPE, ainsi que comment l’obtenir dans le région de la capitale nationale. Le Portail VIH/sida du Québec a récemment ouvert Maprep.org, un site web similaire pour la province du Québec. RÉZO a débuté le projet Homme Trans, qui a déjà réalisé un enquête en ligne, des rencontres individuelles ainsi qu’un groupe de discussion afin de mettre en lumière les besoins des hommes trans gais, bisexuels et qui ont des relations sexuelles avec des hommes.

Conclusion

Mais que pouvons-nous faire, au niveau individuel, pour être proactif face à ces enjeux? Vous avez déjà entamé la première étape en lisant cet article. Continuez à vous informer sur l’actualité GBTQ+, surtout sur les intersectionnalité minoritaires qui ne vous touchent pas directement. Restez curieux, ouvert d’esprit, et informez-vous, pour que vous puissiez informer votre entourage.

Et si possible, offrez votre temps et votre compassion à des organismes tels que Max Ottawa, RÉZO et Le BRAS Outaouais. C’est seulement en travaillant ensemble que nous pourrons accueillir les HARSAH de tous les milieux et de leur offrir le sentiment d’appartenance crucial à l’épanouissement de notre communauté